Selon une nouvelle étude, l’usage d’Internet supplémente l’usage des journaux et des autres médias
Les rapports concernant la mort des journaux sont grandement exagérés, peut-on lire dans une nouvelle étude du Projet Internet Canada.
Selon un récent rapport rendu public la semaine dernière à l’université Ryerson, l’activité en ligne semble supplémenter plutôt que déplacer l’usage des médias traditionnels, une conclusion qui, selon les chercheurs, va à l’encontre des idées reçues en matière de consommation des médias.
Il n’est pas surprenant de lire que l’étude a remarqué que la pénétration d’Internet est passée de 72 % à 78 % depuis 2004, et que les répondants y passent de plus en plus de temps chaque semaine. Mais l’étude a aussi révélé que les Canadiens passent maintenant plus de temps (4,4 heures par semaine en 2007) à lire leur journal grand format ou tabloïd favori qu’il y a quatre ans (4 heures par semaine en 2004).
« J’ai souvent entendu dire que le ciel s’apprêtait à nous tomber sur la tête; que les journaux et la télévision étaient à l’agonie, » déclarait Charles Zamaria, chercheur en chef devant une foule de commanditaires et de journalistes. « Mais Internet et les médias traditionnels cohabitent bien, » a-t-il dit en ajoutant que les médias tendent à donner naissance à d’autres médias. « Non seulement les Canadiens passent-ils plus de temps chaque semaine à lire le journal, mais les utilisateurs d’Internet passent le même temps à lire les médias traditionnels que ceux qui ne l’utilisent pas. Il n’y a pas de différence en matière de consommation de médias traditionnels entre les utilisateurs d’Internet et le reste de la population, » a conclu ce candidat au doctorat du programme Communications et Culture des universités Ryerson et York.
Plutôt que d’enlever du temps passé à lire les journaux, Internet réduit plutôt une série d’autres activités, comme le temps passé en personne avec les amis et la famille, déclarent les chercheurs.
De plus, 78 % des utilisateurs canadiens d’Internet affirment que les journaux imprimés demeurent une source fiable de nouvelles.
Cette étude longitudinale est de loin la plus complète du genre jamais effectuée; elle s’est déroulée dans 28 pays dans le cadre du World Internet Project. Forts de subventions provenant du gouvernement ontarien et du gouvernement fédéral, de même que de la CBC, de Bell, d’eBay et du CRTC, M. Zamaria et son collègue chercheur, Fred Fletcher, continueront à faire des entrevues et à rendre publiques les données des résultats de leur recherche chaque deux ou trois ans.
Les données furent cueillies lors d’entrevues téléphoniques prenant chacune entre 25 et 45 minutes, effectuées durant l’été 2007 auprès de 3 150 répondants d’un bout à l’autre du pays.
Fait intéressant à noter, l’étude a aussi permis de découvrir qu’en matière d’utilisation d’Internet, les différences quant au sexe des répondants, à leur origine ethnique et &agrav