Une étude qui examinera diverses options quant à l’avenir des conseils de presse du Canada vient de voir le jour. Elle sera effectuée par le centre de recherche en journalisme de l’Université Ryerson à la demande de Journaux canadiens, qui représente les organes de presse qui à leur tour, subventionnent les conseils de presse provinciaux.
Le professeur Ivor Shapiro, qui enseigne la déontologie et est président de l’École de journalisme Ryerson, dirigera l’étude et en présentera les résultats initiaux lors de la conférence L’Encre et L’Avenir, à Toronto le 28 avril prochain.
La recherche sera effectuée par Me Lisa Taylor, une avocate qui enseigne aussi le journalisme multimédia à Ryerson. « L’étude explorera et comparera des modèles existants de conseils de presse au Canada et ailleurs tout en tentant d’obtenir une meilleure compréhension de la raison d’être de ces organismes selon les diverses parties prenantes. Elle se penchera aussi sur ce que les divers intervenants pensent de l’efficacité des conseils de presse », déclarait le professeur Shapiro.
Les conseils de presse étudient les plaintes du public contre les organes de presse qui en sont membres en Ontario, au Québec, dans les provinces de l’Atlantique, au Manitoba, en Alberta et en Colombie-Britannique. Mais la baisse du nombre d’adhérents et le manque de fonds menacent la viabilité de certains conseils de presse qui avaient été établis pour maintenir la liberté de parole et pour étudier les plaintes concernant des pratiques journalistiques douteuses. Selon M. Shapiro, l’étude est à la fois « opportune et appropriée » puisque les conseils de presse sont en place au Canada depuis une quarantaine d’années et qu’ils furent établis au moment où les journaux étaient livrés quasi exclusivement en format papier et à des lecteurs locaux.
« De nos jours, certains conseils provinciaux ne sont plus actifs et il semble y avoir des différences entre ceux qui restent en matière de politiques, de procédures et de codes de conduite », soulignait le professeur Shapiro qui est aussi président du comité consultatif en matière de déontologie pour l’Association canadienne des journalistes. « Pendant ce temps, de l’information qui a vu le jour au niveau local peut instantanément atteindre un auditoire national et même international. D’un autre côté, la croissance des réseaux sociaux signifie que les membres du public ne peuvent plus se fier aux conseils de presse comme seuls recours lorsqu’ils veulent demander des comptes à des organes de presse. »
En plus de faire la collecte d’information, l’étude a un objectif plus élargi d’examiner diverses options pour s’assurer que les inquiétudes du public quant à la pratique du journalisme soient entendues et traitées.
John Hinds, le président-directeur général de Journaux canadiens, a déclaré que les éditeurs siégeant aux conseils nationaux des quotidiens et des journaux régionaux ont donné leur aval à l’étude et qu’ils prévoient que ses conclusions les aideront à voir sous un nouvel angle la façon dont fonctionnent les conseils de presse et comment ils sont subventionnés. « En fai