Dans la course aux budgets publicitaires, Internet vient toujours derrière le secteur des journaux et ce, malgré le récent rapport de l’IAB à l’effet que ses membres avaient devancé les journaux en matière de revenus publicitaires. Un examen plus poussé fait voir que les journaux ne tirent ement de l’arrière.
En fait, le rapport a oublié un mot très important : le mot « imprimé ». L’IAB compare en effet ses revenus de 2010 (2,2 milliards de dollars) à la publicité imprimée dans les quotidiens, qui se chiffrait à 2,1 milliards de dollars. Mais comparer les journaux et Internet porte à confusion car malgré leur nom, les journaux représentent une large part d’Internet (il faudrait peut-être les appeler les « néo-journaux »), créant des marques en ligne novatrices que les navigateurs Internet n’associent même pas avec les entreprises de journaux qui en sont propriétaires. Ainsi, Torstar gère des marques comme Workopolis et TravelAlerts.ca alors que Postmedia est propriétaire de plus de 80 sites Web de destinations.
Ajoutons-y les revenus en ligne des journaux canadiens (un autre 214 millions de dollars), et le secteur est toujours en avance. De plus, la plupart des groupes de journaux canadiens détiennent des propriétés qui comprennent des hebdos régionaux en plus de quotidiens. Comme c’est un secteur qui produit d’importants revenus, il faut l’ajouter. En 2010, les journaux régionaux sont allés chercher 1,13 milliard de dollars en revenus imprimés et un autre 32,7 millions de dollars de revenus en ligne.
De plus, les taux de croissance montent en flèche pour les initiatives en ligne des journaux. Journaux canadiens commençait récemment à suivre les revenus des technologies mobiles engrangés par les quotidiens, un chiffre qui a augmenté de plus de 50 pour cent entre le premier et le deuxième trimestre de l’année (il se chiffrait à 850 000$ dans le dernier trimestre).
L’IAB prétend aussi se placer au deuxième rang, tout juste derrière la télévision, en matière de revenus publicitaires totaux, mais en fait, les statistiques du TVB (le bureau de la publicité télévisée) pour 2009 font voir que les journaux (quotidiens et journaux régionaux combinés) représentent 30,2 pour cent de l’assiette publicitaire, soit un peu plus que la télévision qui se chiffre à 29,3 pour cent. Et ces chiffres ne tiennent même pas compte des revenus en ligne des journaux.
Cette fausse rivalité rappelle celle de la LNH où la plupart des équipes proviennent des États-Unis mais la plupart des joueurs furent élevés au Canada. Sous leur chandail de l’IAB, bon nombre de membres jouent en effet pour des équipes de journaux. Au moins, experts ne parlent plus de rivalité entre les anciens et les nouveaux médias, ce qui réduit la terminologie à sa plus simple expression. Après dix ans d’existence, les Prix des nouveaux médias canadiens ont enfin changé leur nom et s’appellent maintenant les Prix Digi.
Messagers de nouvelles, d’opinions et de controverse, les journaux ont l’habitude de servir de cibles mais malheureusement, cette fois, les flèches sont décochées par nos propres rangs. Nous recevons occasionnellement des demandes d’anciens journalistes à la recherche de statistiques pour ajouter à des discours déprimants sur l&rs